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  Production de semences certifiées R1 et R2 d’oignon (Allium cepa)

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L’oignon (Allium cepa) est l’un des légumes les plus largement cultivés au monde. Il forme son bulbe au cours de la première année et produit des semences graines pendant la deuxième année. Il est cultivé partout au Niger, la production principale se situant pendant la saison sèche fraiche. Avoir de semences de qualité est impératif pour une bonne production.

Champ de mil au stade tallage

Champ de mil au stade tallage

Champ de mil au stade tallage 

Epis de mil ICMV IS (DGA, 2012)

Récolte de semences de mil par un producteur de Tillabéri (Photo : LUCOP-GIZ)

Epis de mil ICMV IS (DGA, 2012) Récolte de semences de mil par un producteur de Tillabéri (Photo : LUCOP-GIZ)

1. Objectifs

Les principaux objectifs sont :

  • Rendre disponibles les semences de mil de qualité
  • Améliorer les rendements et la production agricoles
  • Augmenter les revenus des producteurs


2. Contexte/Conditions du milieu

La tolérance du mil à la sécheresse et sa faible exigence en sols en font la culture la mieux adaptée aux zones agro-pédoclimatiques du Niger. Il est généralement cultivé sur des sols légers et sablo-argileux bien drainés et bien aérés, avec un pH acide. Il tolère un faible niveau de fertilité des sols et des températures élevées. 
L’optimum pluviométrique est compris entre 350 et 800 mm, et une pluviométrie plus de 1200 mm entraînent des risques graves de charbon. 
Les différents travaux d’amélioration (sélection) visent à obtenir des variétés améliorées du point de vue du rapport grain / paille, rendement/hectare, de la réduction du cycle, de la résistance aux maladies et du maintien ou de l’amélioration des qualités organoleptiques du grain.


3. Etapes de mise en œuvre

❖  Certification des semences  :

La certification des semences est adossée à une déclaration des cultures à multiplier, et elle comprend généralement trois étapes :
-  La demande d’admission et de déclaration des cultures
-  Le contrôle au champ pendant la phase de plantation, de floraison et avant récolte (Inspection)
-  Le contrôle au laboratoire (différentes analyses).

❖  Choix des variétés   :

Choisir une variété inscrite au catalogue national des espèces et variétés végétales, adaptée à la zone agro-écologique, tout en tenant compte des conditions climatiques, et des contraintes biotiques et abiotiques.

Quelques variétés de mil vulgarisées selon les zones climatiques :

Cultures

Variétés

Cycle

Rendement

Zones de culture

Mil

HKP

75-90 jours

1,5 à 2,5 t/ha

350-800 mm

SOSAT-C88

85-90 jours

2,5 t/ha

350 à 600 mm

ICMV IS 85333

90-100 jours

2 à 1,5 t/ha

400-600 mm

❖  Choix du terrain  :

Le terrain doit permettre de respecter les normes d’isolement. Les sols les mieux adaptés à la culture du mil sont des sols légers et sablonneux. La parcelle ne doit pas avoir porté la même culture l’année précédente, à moins que ce ne soit la même variété, et un niveau de production au moins égal à celui qui va être conduit.

❖  Préparation du sol :

Désherbage suivi de l’ameublissement du sol au moyen de la traction animale (cultivateur canadien) ou au pulvérisateur à disque. Au besoin, un hersage pour casser les mottes et niveler le terrain. Il peut aussi être effectué manuellement (à la daba ou à la hilaire).
Apport de la fumure de fond  (15-15-15) au moment de la  préparation du sol.

❖  Semis :

Traiter la semence avec un fongicide insecticide et semer avec un écartement de 1m x 1m, à la dose de 5 à 10 kg/ha. 

Période de semis : fin juin-début juillet après une pluie de 20 mm au moins, avec un re semis éventuel dix jours après.

Respect de l’aréole d’isolation de la parcelle de multiplication, qui est d’au moins 300 mètres de tous les côtés ou entouré jusqu’à 300 mètres avec la même variété.  

❖  Entretien
      • Premier sarclo-binage huit (8) jours après semis dès que les lignes sont visibles pour débarrasser les jeunes plants des mauvaises herbes dés envahissement du champ. 
      • Deuxième sarclo-binage : quinze (15) jours après le 1er, et les autres à la demande.
      • Démariage : 15 à 21 jours après la levée, au cours du sarclage à 2 ou 3 plants par poquet, selon que la variété talle beaucoup ou peu ;
      • Buttage : apporter la terre arable autour des plants pour couvrir les racines et éviter la verse, et pour retenir l’eau dans le champ à la montaison. 
      • Premier apport d’urée : 50 kg/ha au démariage, le deuxième apport (50 kg/ha) à la montaison.
❖  Le contrôle au champ (Epuration) : 

Il permet l’élimination des plantes hors types, des plantes malades ou de toutes autres plantes qui pourraient altérer la qualité des semences.

❖  Nombre et époque des contrôles au champ :

Trois au moins :
    -  Premier avant épiaison ;
    -  Deuxième pendant la floraison;
    -  Troisième avant la récolte.

❖  Protection phytosanitaire 
        • Principales maladies du mil : le mildiou ou lèpre du mil, le charbon du mil, l’ergot ou maladie sucrée.
        • Principaux ravageurs du mil : la chenille légionnaire, les criocères, la chenille mineuse de l’épi du mil, le borer des tiges, le Dysdercus, la cécidomyie du mil, les cantharides.
          On note aussi le Striga hermontica comme plante parasite.
❖  Récolte et conservation

Récolte :
Procéder à la récolte du mil lorsque la maturité physiologique est atteinte. Pour cette opération, suivre rigoureusement le cycle de la variété. 
     - Variétés hâtives : Septembre – Octobre ;
     -  Variétés tardives : Novembre – Décembre.

Séchage/Battage :
Séchage sur une aire couverte, propre et traitée avec une poudre insecticide, avec tri des épis avant battage.
Battage manuel avec bâton sur bâche ou pilon dans un mortier, ou mécanique avec batteuse.

Criblage/calibrage :
Criblage : passage au tamis pour retenir les éléments indésirables ou recherchés. 
Calibrage : classement en fonction d’une dimension choisie.

Conditionnement/stockage   :
Conditionnement : se fait dans des sacs neufs en conditionnements de 10kg, 20 kg ou 50kg ; et marquage des emballages.  
Stockage : se fait dans un magasin aéré, propre, et régulièrement traité, par entreposage des sacs sur palettes, en évitant de toucher les murs et le plafond, et en laissant des allées pour le contrôle du stock.
Eviter les températures et humidités excessives : pour une température des semences de 32°C, les durées de stockage sont les suivantes en fonction des taux d’humidité :
Taux d’humidité de la graine              Durée de stockage possible
              11%-13%                                                  6 mois
              10% - 12%                                                   1an
                9% -11%                                                   2 ans  
                8% -10%                                                  4 ans

NB : De la récolte au stockage, la variété multipliée doit être isolée de toute autre variété pour éviter le mélange d’écotypes.

❖  Le contrôle au laboratoire

La qualité des semences est déterminée grâce au contrôle au laboratoire qui permet par des analyses, de déterminer : la pureté spécifique, la pureté variétale, l’état sanitaire, la teneur en eau et la faculté germinative.

Normes d’analyse pour la production des semences certifiées de mil

Types d’analyses

Normes d’analyses au laboratoire

Certifiées R1

Certifiées R2

Pureté variétale minimum (%)

99,7

99,0

Pureté spécifique minimum (%)

98

98

Maximum de matières inertes (%)

2

2

Maximum de graines autres espèces cultivées (%)

0,1

0,1

Maximum de graines de mauvaises herbes (%)

0,1

0,1

Faculté germinative minimum (%)

75

75

Taux d’humidité maximum (%)

12

12

Annexes de l’Arrêté n°124/MAG/DGA portant adoption des Règlements techniques relatifs aux règles régissant le contrôle de la qualité et la certification des semences des espèces végétales et des plants au Niger.


4. Mesures de gestion, d'appropriation et de pérennisation

Pour asseoir un système de production de semences viable et garantir sa pérennisation, il est nécessaire de : 

  • Respecter le schéma de production de semences qui définit le rôle des différents acteurs
  • Assurer la fonctionnalité des différents organes et outils : Comité National des Semences (CNS), Service Officiel de Contrôle et de Certification de Semences (SOCCS), Catalogue National des Espèces et Variétés (CNEV), Fonds d’Appui au Secteur Semencier (FASS)
  • Former les producteurs sur les techniques de production et soutenir la commercialisation
  • Garantir la disponibilité des ressources humaines et des moyens logistiques et financiers


5. Avantages et inconvénients/contraintes

Avantages

Inconvénients/contraintes

-        Disponibilité et accessibilité des semences

-        Augmentation de la quantité des semences de qualité

-        Amélioration de la disponibilité et de l’accessibilité des semences aux producteurs

-        Augmentation des revenus des producteurs

-       Exigence d’un niveau de technicité des producteurs

-       Exigence d’un grand espace d’isolement

-        Insuffisance d’informations des acteurs sur les variétés

-        Cout élevé des intrants

-        Faible structuration du circuit de distribution des semences

-        Saisons des pluies aléatoires


6. Coûts de la technique

Coût de production moyen à l’hectare de semences certifiées de mil

Désignation

Coût unitaire (F CFA)

Quantité

Montant (F CFA)

Préparation du terrain (défrichement, nettoyage, scarifiage/labour)

FF

-

12 000

Achat semence mère G4 (Kg)

2 000

10

20 000

Fongicide insecticide

500

2

1 000

Achat fumure de fond phosphatée (NPK) (sac)

 25 000

1

25 000

Achat Fumure d'entretien Urée (sac)

25 000

2

50 000

Achat fumure organique

6 000

10

60 000

Main d'œuvre défrichage

FF

-

3 000

Main d'œuvre épandage fumure de fond

FF

-

1 500

Main d'œuvre pour le labour

FF

-

20 000

Main d'œuvre épandage fumure d'entretien/(sac)

2 500

2

2 500

Main d'œuvre pour semis au rayonneur

FF

-

10 000

Main d'œuvre pour le 1er et 2ème sarclo-binage

 20 000

2

40 000  

Main d'œuvre pour le démariage

FF

-

5 000

Main d'œuvre pour l’épuration

2 500

1

2 500

Main d'œuvre pour la récolte

FF

-

25 000

Main d'œuvre pour le battage

FF

-

15 000

Criblage (coût/t)

10 000

1,5

15 000

Frais de déclaration (inspection) (coût/ha)

3 000

1

3 000

Sac pour le conditionnement

300

30

9 000

Contrôle au laboratoire (échantillon)

10 000

1

10 000

Total 

 

 

317 500


7. Durée de vie

Il est généralement admis que dans les conditions idéales de stockage et de conservation, en partant de la semence de base (G4), on peut avoir deux (2) cycles de production de semences de qualité (R1 et R2), et procéder à un renouvellement tous les trois (3) ans.


Références bibliographiques

  • ICRISAT, 2017 : Manuel de production de semences (Comment devenir producteur de semences de qualité, 2ème édition), 38p
  • CEDEAO, 2008 : Règlement C/REG.4/05/2008 portant harmonisation des règles régissant le contrôle de qualité, la certification et la commercialisation des semences végétales et plants dans l'espace CEDEAO, 26p
  • CEDEAO, UEMOA, CILSS, 2007 : Avant-Projet Manuel pour la certification de semences et d’accréditation, 174p
  • MAG/EL, 2010 : Catalogue National des Espèces et Variétés Végétales (CNEV), 120p