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  Production des semences certifiées R1 et R2 d’arachide

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L’arachide est une plante oléagineuse qui est cultivée pour ses graines riches en protéine et en lipide, et pour ses fanes qui ont une grande valeur fourragère. Les graines peuvent être consommées sous diverses formes (crues, grillées ou bouillies) ou transformées en d’autres dérivés (huile, tourteaux, etc.). Avoir des semences de qualité est indispensable pour assurer une bonne production.

Champ de production de semences d’arachides (Photo - RECA).jpgChamp de production de semences d’arachides (Photo : RECA)

1. Objectifs

Les principaux objectifs sont :

  • Rendre disponibles les semences d’arachide de qualité
  • Améliorer les rendements et la production agricoles
  • Augmenter les revenus des producteurs

2. Contexte/Conditions du milieu

Au Niger, l’arachide est cultivée en culture pluviale en système pur, en association avec les céréales (mil et sorgho) ou en assolement avec les autres cultures. Les grandes zones de production du pays sont concentrées dans les régions de Maradi, Zinder, Dosso et Tahoua.

Le sol doit être léger, meuble et perméable pour une bonne pénétration des gynophores (fleur fécondée qui s’enfonce dans le sol pour son développement) et pour un arrachage des pieds sans perte des gousses. Il faut éviter de semer l’arachide dans des sols peu profonds et lourds.


3. Etapes de mise en œuvre

❖  Certification des semences  :

La certification des semences est adossée à une déclaration des cultures à multiplier, et elle comprend généralement trois étapes :
-    La demande d’admission et de déclaration des cultures
-    Le contrôle au champ pendant la phase de plantation, de floraison et avant récolte (Inspection)
-    Le contrôle au laboratoire (différentes analyses).

❖  Choix des variétés  :

Quelques variétés recommandées au Niger et leurs caractéristiques

Variétés / caractéristiques

SAMNUT 24

ICG 9346

T 169-83

T 177-83

55-437

Fleur 11

Quantité de semence kg /ha

45-50

45-50

45-50

45-50

45-50

55-60

Rendement potentiel(t/ha)

2-2.5

2- 2.5

2.5-3.5

2.5-3

1.5 - 2

1.5 - 2

Cycle (jours)

75-80

80-85

90

90

85-90

90

Rendement fanes (t/ha)

3.5- 4

3-3.5

3.5-4

3-3.5

2.5-3

3-4

Teneur en huile (%)

52-54

45-49

50

50

50

50

Vocation

Huilerie

Huilerie, confiserie

Huilerie, confiserie

Huilerie, confiserie

Huilerie, confiserie

Huilerie, confiserie

Aire de production (mm)

350-500

350-500

350-600

350-600

350-600

350-600


❖  Choix du terrain
:

Il est préférable de choisir un sol sablo-argileux bien drainé, meuble. Pour obtenir un bon rendement, il faut éviter de cultiver sur les terrains en pente, hétérogènes, ombragés ou inondables.

❖  Préparation du sol :

Après une pluie de 20 mm, il faut réaliser sur des sols légers un labour de 10 à 20 cm de profondeur et 15 à 20 cm sur des sols lourds. Le labour en billon est recommandé sauf sur les sols gravillonnaires pour lesquels le labour à plat est préférable. Le labour a lieu du 15 juin au 15 juillet selon la variété et doit se faire à l’aide d’une houe, d’une charrue ou d’un tracteur.

❖  Semis : 

Traiter la semence avec un fongicide insecticide puis semer trois graines par poquet. Il est recommandé de ne pas semer très tôt les variétés précoces.

❖  Entretien  :

Trois à quatre désherbages sont nécessaires pour réduire la compétition avec les adventices. 
En plus de la fumure de fond, des apports de phosphore et de potassium à raison de 300 kg/ha sont recommandés entenant compte du niveau de fertilité du sol. Ces fertilisants sont apportés lors de la préparation du sol (labour, hersage). L’apport peut être réalisé aussi en poquets de 2 à 3 cm de profondeur avec enfouissement et à environ 5 cm du collet des plants. Du NPK à raison de 100 Kg/ha à la levée est aussi nécessaire.

❖  Le contrôle au champ (Epuration) : 

Il permet l’élimination des plantes hors types, des plantes malades ou de toutes autres plantes qui pourraient altérer la qualité des semences.

❖  Nombre et époque des contrôles au champ  

Deux au moins :
-    Premier avant la floraison
-    Deuxième pendant la période de floraison-fructification.

❖  Protection phytosanitaire

Il n’est pas procédé au traitement systématique des ravageurs sur l’arachide. Toutefois, une surveillance accrue est nécessaire pour identifier les ravageurs (pucerons, cicadelles, acariens, etc.) et procéder à un traitement en cas de forte infestation. Les maladies les plus fréquentes de l’arachide sont la pourriture du collet des plants (jeunes plants et adultes, et la pourriture sèche de l'arachide.

❖  Traitement 

1 à 3 traitements sont recommandés en cas d’attaque forte de pucerons et sautereaux.

❖  Récolte et conservation   

La récolte se fait par arrachage des plants (feuilles et gousses) essentiellement à la main. Elle intervient immédiatement après maturité pour éviter la pourriture et la germination des graines et la perte des fanes.

image.png

Récolte de l’arachide à maturité
(CERRA-MARADI)

        • Séchage/Battage : 
          Les plants entiers sont mis à sécher dans le champ puis battus pour séparer les gousses des fanes. L’arachide séchée est conservée en gousses dans des sacs et/ou décortiquée et vannée pour être vendue.

        • Criblage/calibrage :

Criblage : passage au tamis pour retenir les éléments indésirables ou recherchés. 
Calibrage : classement en fonction d’une dimension choisie.

        • Conditionnement/stockage :
          Conditionnement : se fait dans des sacs neufs en conditionnements de 10kg, 20 kg ou 50kg ; et marquage des emballages.
          Stockage : se fait dans un magasin aéré, propre, et régulièrement traité, par entreposage des sacs sur palettes, en évitant de toucher les murs et le plafond, et en laissant des allées pour le contrôle du stock.

          Eviter les températures et humidités excessives : pour une température des semences de 32°C, les durées de stockage sont les suivantes en fonction des taux d’humidité :

Taux d’humidité de la graine              Durée de stockage possible
          11%-13%                                                       6 mois
         10% - 12%                                                        1an
          9% -11%                                                         2 ans  
          8% -10%                                                        4 ans


❖  Le contrôle au laboratoire   

La qualité des semences est déterminée grâce au contrôle au laboratoire qui permet par des analyses, de déterminer : la pureté spécifique, la pureté variétale, l’état sanitaire, la teneur en eau et la faculté germinative. 

Normes d’analyse pour la production des semences d’arachide

Types d’analyses

Normes d’analyses au laboratoire

Certifiées R1

Certifiées R2

Pureté variétale minimum (%)

99,7

99,0

Pureté spécifique minimum (%)

96

96

Maximum de matières inertes (%)

4

4

Maximum de graines autres espèces cultivées

10/kg

10/kg

Maximum de graines de mauvaises herbes

10/kg

10/kg

Faculté germinative minimum (%)

70

70

Bruches (Caryedon serratus) (max %)

2

2

Taux d’humidité maximum (%)

9

9

Maladies (Aspergillus, Fusarium sp) (max %)

5

5

Annexes de l’Arrêté n°124/MAG/DGA portant adoption des Règlements techniques relatifs aux règles régissant le contrôle de la qualité et la certification des semences des espèces végétales et des plants au Niger

image.pngSélection de semences d’arachide (Photo : CSAN-Niger)


4. Mesures de gestion, d'appropriation et de pérennisation

Pour asseoir un système de production de semences viable et garantir sa pérennisation, il est nécessaire de :

  • Respecter le schéma de production de semences qui définit le rôle des différents acteurs
  • Assurer la fonctionnalité des différents organes et outils : Comité National des Semences (CNS), Service Officiel de Contrôle et de Certification de Semences (SOCCS), Catalogue National des Espèces et Variétés (CNEV), Fonds d’Appui au Secteur Semencier (FASS)
  • Former les producteurs sur les techniques de production et appuyer la commercialisation
  • Garantir la disponibilité des ressources humaines et des moyens logistiques et financiers
  • Se préparer pour une éventuelle attaque des parasites.


5. Avantages et inconvénients/contraintes

Avantages

Inconvénients/contraintes

-        Augmentation de la quantité des semences de qualité

-        Amélioration de l’accessibilité des semences aux producteurs

-        Augmentation de rendement

-        Production de fourrage pour les animaux

-        Augmentation des revenus des producteurs

-        Amélioration de la fertilité des sols

-        Exigence d’un niveau de technicité des producteurs

-        Insuffisance d’informations des acteurs sur les variétés

-        Faible structuration du circuit de distribution des semences

-        Renouvellement de la semence mère (pré-base, base)

-        Saisons de pluies aléatoires


6. Coûts de la technique

Coût de production moyen à l’hectare de la semence certifiée (R1, R2) d’arachide

Désignation

Coût Unitaire (FCFA)

Quantité

Montant (FCFA)

Préparation du terrain (défrichement, nettoyage, scarifiage/labour)

FF

-

12 000

Achat semence mère G4 (kg)

2 000

60

120 000

Achat d’engrais (NPK) (sac)

25 000

6

150  000

Achat produits phytosanitaires (L)

10 000

3

30 000

Main d'œuvre épandage fumure de fond

FF

-

1 500

Main d'œuvre pour le labour

FF

-

15 000

Main d'œuvre épandage fumure/(sac)

2 500

2

5 000

Main d'œuvre pour semis au rayonneur

FF

-

10 000

Main d'œuvre pour le sarclo-binage (H/J)

10 000

2

20 000

Main d’œuvre pour le démariage

FF

-

5 000

Main d’œuvre pour l’épuration (H/J)

2 500

1

2 500

Main d’œuvre pour la récolte

FF

-

25 000

Main d’œuvre pour le battage

FF

-

10 000

Tri (coût/t)

20 000

1,5

30 000

Frais de déclaration (inspection) (coût/ha)

3 000

1

3 000

Contrôle au laboratoire (échantillon)

10 000

1

10 000

Total

 

 

442  000

N.B : Calculs effectués à partir de la documentation exploitée


7. Durée de vie

Il est généralement admis que dans les conditions idéales de stockage et de conservation, en partant de la semence de base (G4), on peut avoir deux (2) cycles de production de semences de qualité (R1 et R2), et procéder à un renouvellement tous les trois (3) ans.


Références bibliographiques

  • ICRISAT, 2017 : Manuel de production de semences (Comment devenir producteur de semences de qualité, 2ème édition), 38p.
  • CEDEAO, 2008 : Règlement C/REG.4/05/2008 portant harmonisation des règles régissant le contrôle de qualité, la certification et la commercialisation des semences végétales et plants dans l'espace CEDEAO, 26p.
  • CEDEAO, UEMOA, CILSS, 2007 : Avant-Projet Manuel pour la certification de semences et d’accréditation, 174p.
  • MAG/EL, 2010 : Catalogue National des Espèces et Variétés Végétales (CNEV), 120p.