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  Jardin de case

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Les jardins de case sont de petits espaces aménagés au sein de la concession familiale. Ils constituent souvent une alternative aux sites collectifs, là où le droit de propriété se pose pour les femmes, et ils sont très largement utilisés pour cultiver de nombreuses denrées alimentaire ou/et de rente. Ils peuvent être mis en œuvre en saison des pluies comme en saison sèche.
Jardin de case d’hivernage.png Jardin de case en saison sèche.png
Jardin de case en saison sèche Jardin de case en saison sèche
Jardin de case via des sacs dans la région de Tahoua (PromAP 2020) 1.png Jardin de case via des sacs dans la région de Tahoua (PromAP 2020) 2.jpg
Jardin de case via des sacs dans la région de Tahoua (PromAP 2020)


1. Objectifs

  • Diversifier la production agricole de la famille
  • Amélioration de la sécurité alimentaire
  • Générer de revenus et ainsi améliorer du niveau de vie des paysans


2. Contexte/Conditions du milieu

Les premières expériences de jardins de case ont été conduites en 1992 dans l’actuel département de Bouza, dans le cadre de la lutte contre l’avitaminose A, à travers la production et la consommation de produits maraîchers.
Dans la pratique actuelle, du fait des contraintes d’espace et des besoins qui se sont accentués, plusieurs types de jardins de case sont mis en œuvre :

  • La première catégorie de jardin est le jardin de case classique implanté aux abords immédiats de l’habitation, et qui permet une production diversifiée sur toute l’année en cas de disponibilité d’eau (moringa, laitue, chou, tomate, aubergine, poivron, entre autres), ou une production seulement limitée à la campagne pluviale (gombo, maïs, sorgho, sésame, tomate, aubergine, niébé, etc.);
  • La deuxième catégorie de jardin de case est faite à base des sacs plastiques de 100 kg disposés verticalement ou horizontalement dans la cour, et remplis de substrat constitué de pierres, de sable et d’un peu de fertilisants (des engrais chimiques et du fumier) ; 
  • La troisième catégorie consiste à utiliser une partie de la concession pour confectionner un bac dans lequel sera mis du substrat à base de sable, d’argile et de fertilisants sur lequel les plantes vont être installées.


3. Etapes de mise en œuvre

Dans le cas des jardins de case classiques, les principales étapes de mise en œuvre sont :

  • Choix et clôture du site (sol de bonne fertilité, existence d’une source d’eau permanent si possible) ;
  • Aménagement du terrain (arrachage des mauvaises herbes et des arbustes) ;
  • Labour (hersage, ratissage et tassement du sol) ;
  • Confection des planches ;
  • Préparation du sol (épandage fumure) ;
  • Choix et mise en place des cultures (semis) ; 
  • Entretien (arrosage, démariage, repiquage, binage, buttage, etc.) ;
  • Fertilisation (organique et minérale) au besoin ;
  • Protection physique des cultures contre les animaux et d’éventuel voleur ;
  • Prévoir des biopesticides pour prévenir d’éventuelles attaques parasitaires ;
  • Récolte.image.png
  • Dans le cas de jardin à base des sacs plastiques, le substrat constitué de sédiments de bonne fertilité et un peu de fertilisant organique est d’abord fabriqué, ensuite il est procédé au remplissage des sacs, avant de mettre en place les cultures.

  • Pour le cas du jardin sur support construit, le substrat à base de sol fertile est enrichi en fumier est d’abord préparé avant d’être déposé sur le support pour la mise en place des cultures.

Récolte de gombo produit en culture de case à Toudouni -Tahoua (Photo : LUCOP-GIZ)Récolte de gombo produit en culture de case à Toudouni -Tahoua (Photo : LUCOP-GIZ)


4. Mesures de gestion, d'appropriation et de pérennisation

Les jardins de case ont l’avantage d'être situés à proximité des maisons, ce qui favorise leur gestion, dans la mesure où toutes les activités sont effectuées exclusivement par les membres de la famille. En raison de l'association dans la même parcelle d'un nombre élevé d'espèces de différents types biologiques et de phénologies diverses, cette gestion doit être régulière et attentive. D’autre part, dans le contexte actuel, leur intégration dans l'agroforesterie peut constituer une alternative prometteuse pour leur développement durable.
Un renforcement des capacités en techniques de production, de conservation et de transformation des produits est nécessaire, en même temps que la disponibilité de l’eau et des principaux intrants (semences notamment et fumier) pour garantir la pérennisation de la pratique.

 

5. Avantages et inconvénients/contraintes

Avantages

Inconvénients/contraintes

-        Disponibilité de différents produits maraichers ou vivriers à proximité ou à tout moment

-        Diversification de l’alimentation

-        Amélioration des revenus des productrices et développement de l’entraide

-        Valorisation de l’espace

-        Faible coût de production

-        Prolifération des moustiques et reptiles


6. Coûts de la technique

L’exploitation des jardins de case constitue un moyen peu coûteux pour améliorer durablement la sécurité alimentaire des familles, car elle permet une intensification agroécologique et une diversification des productions sur des surfaces réduites. En effet, si pour les grands champs on a recours à la main d’œuvre salariée pendant les périodes d'intense activité (désherbage et récolte notamment), pour les jardins aucune ressource exogène (financière ou humaine) n'est mobilisée ; toutes les activités étant effectuées exclusivement par les membres de la famille. 
L’achat des intrants, du matériel de protection et des supports (sacs, briques,) et des outils aratoires constituent les principaux investissements à faire pour lancer l’opération. Un renforcement de capacité en technique culturale est fait pour pallier au manque de savoir-faire.


7. Durée de vie

Le jardin de case est exploité toute l’année suivant la disponibilité de l’eau, des intrants agricoles et du temps de suivi des cultures.


Références bibliographiques

  • SALOU DAOUDA Sofiani, 2019. Jardin de case dans la région de Tillabéri, Fiche technique, CRA de Tillabéri, 4p.
  • Mathurin TCHATAT, Henri PUIG et Théophile TIKI MANGA, 1996 : Genèse et organisation des jardins de case des zones forestières humides du Cameroun, 25p.