Culture fourragère de dolique (Dolicos lablab)

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Le dolique appelé aussi pois dolique ou pois d’Egypte est une plante herbacée annuelle à port volubile ou semi – dressé. De son nom scientifique Lablab purpureus (L.) Sweet, le dolique appartient à la famille des Fabaceae. Les feuilles sont trifoliées de forme triangulaire semblable aux feuilles de Vigna unguiculata (L.) Walp ou niébé. Elle est fortement appréciée par les ruminants et possède une bonne valeur nutritive.

Vue d’un champ de dolique à maturité à Illéla région de Tahoua (2021)

1. Objectifs

• Augmenter et améliorer le disponible fourrager ; 
  
• Réduire les déficits fourragers ; 
  
• Diversifier les cultures fourragères ;
  
• Augmenter le revenu des producteurs à travers la vente du fourrage 
  
• Améliorer l’état d’embonpoint des animaux.
  
  

2. Contexte/Conditions du milieu

De nos jours, les possibilités de pâturages naturels pour un élevage extensif sont très limitées et le pays fait face à un besoin croissant de fourrages et d’autres aliments pour bétail pour nourrir son important cheptel. L’insuffisance de la production fourragère affecte toutes les régions du pays. Cependant, la pratique des cultures fourragères hautement productives et de qualité, tel que le dolique, pourrait bien être une solution prometteuse pour relever le défi. Les zones inondables sont propices à la culture du dolique. Il comprend plusieurs variétés et est cultivé pour son fourrage dans les vallées de l’Ader-Doutchi-Maggia et le long des Goulbis et ses graines sont souvent utilisées dans l’embouche sous forme d’aliment concentré. 

3. Etapes de mise en œuvre

❖  Technique culturale :

Pour améliorer la production du dolique, il est important d’effectuer les opérations culturales suivantes :

✹  Acquisition de semences  
Les semences de bonne qualité sont acquises préférentiellement auprès des producteurs dans les régions de Tahoua, de Tillabéri et de Maradi.  

✺  Préparation du sol    
Le dolique convient mieux sur sol sablo-argileux, argileux à limoneux de vallée. Un labour à traction animale ou manuel est nécessaire. Il est accompagné d’une fertilisation de la fumure organique à la dose de 5 tonnes de fumier à l’hectare et de la fumure minérale (15-15-15) à 100 kg/ha comme fumure de fond.

✺  Semis 
Il faut semer deux à trois graines par poquet soit une quantité de 5 à 6 kg/ha de semences. En culture pure, la densité idéale est de 80 cm entre les lignes sur 1m sur la ligne pour une bonne couverture végétale.
En association : le dolique peut être cultivé avec une céréale (maïs, sorgho, mil). La date optimale du semis est de 15 à 21 jours après celui de la céréale. Ainsi, l'incidence du dolique sur la céréale est faible, voire négligeable. Il est aussi préférable de semer en intercalant une ligne de dolique avec une ou deux lignes de céréale.

✺  Entretien   
Premier sarclage dans les 15 à 20 jours après la levée. Un deuxième sarclage 15 à 20 jours plus tard est bénéfique à la culture.
Protection phytosanitaire : Traitement au tamarom des plantules contre une mouche de légumineuses Ophiomya phaseoli. Protection des gousses contre les attaques des larves d’un lépidoptère Lampides boeticus. La probabilité d’inondation des zones de cultures est très faible puisqu’ elle se pratique généralement en décrue

❖  Production :

Le cycle de la culture varie de 150 à 160 jours en cas de récolte de graines. Cependant, la récolte du fourrage peut se faire à 120 jours avant la fructification. Le dolique peut être aussi pâturé directement dans le site de production.

4. Mesures de gestion, d'appropriation et de pérennisation

Les zones d’épandage constituent les lieux privilégiés de cultures du dolique. Notamment la Maggia. Il est mis en culture par les paysans en même temps que les courges, le calebassier, le melon, la pastèque, la courgette, le moringa, le henné et le tabac.  
Il demande un entretien régulier : un 1er  sarclage à deux semaines après la levée, puis un 2e_sarclage à 15 jours d’intervalle avec le 1er  sont suffisants. En cas de présence de hautes herbes après le 2è  sarclage, un désherbage manuel est recommandé. En ce qui concerne la fertilisation d’entretien, il n’en a généralement pas besoin sauf pour les cultures qui lui sont associées.
Le traitement phytosanitaire se fait au besoin, toutefois le dolique est très sensible au champignon Macrophomina sp 
Le dolique peut se récolter en gousses vertes pour une consommation immédiate. Lorsque les gousses se dessèchent, on récolte l’intégralité du champ et on procède au battage. Les graines sont ensuite stockées en sac dans un endroit sec et aéré. En plus, les producteurs préfèrent s’adonner au pacage direct des troupeaux dans les champs de dolique moyennant une rémunération en fonction de l’unité de surface et de la quantité de fanes.

5. Avantages / Inconvénients

Avantages	Inconvénients/contraintes
-        Bonne qualité nutritive pour le bétail ; -        Source de revenus pour les producteurs -        il Améliore l’état nutritionnel des animaux -        Facile à produire surtout en condition d’une bonne disponibilité en eau. -        Peut se faire en deux cycles par an.	-        Forte pression parasitaire. -        Besoin en eau important.

6. Coûts de production d’un hectare de dolique

Investissements		Unité	Quantité	Coût Unitaire (Fcfa)	Coût total (FCFA)
Intrants	Semences	Kg	15	1000	15 000
	Fertilisant (NPK)	sac (50 kg)	2	18000	36000
	Pesticides bio	litre	2		15 000
	Fumure organique	Tonne	5	20000	100000
Equipement	Petit matériel (Arrosoirs, daba, )	Forfait			25 000
Main d'œuvre	Préparation du sol (Labour)	H/J	7	2 000	14 000
	Implantation de la culture	H/J	0,5	2 000	1 000
Entretien	Désherbage du site (sarclage)	H/J	6	2 000	12 000
	Arrosage	H/J	4	2 000	8 000
	Récolte et transport	H/J	3	2 000	6 000
Total investissement					232 000

Source : Communication personnelle

7. Durée d’un cycle de production

Un cycle de production du dolique correspond à une campagne de production soit 6 mois.

Références bibliographiques

• Mahamadou MALAM ABDOU, Salissou ISSA, SIDDO Seyni, 2019. Recueil des fiches techniques ; 44 pages  
• Ministère de l’Agriculture et de l’Elevage, Projet de mobilisation des eaux pour le renforcement de la sécurité alimentaire dans les régions de Maradi, Tahoua et Zinder (pmersa-mtz) pmersa-mtz, 2019. Recueil des fiches techniques domaine agro-slyvo-pastoral. 44 pages