Plantation d’alignement ou linéaire 

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La plantation d’alignement ou linéaire est un reboisement généralement exécuté en guise d’embellissement le long des voies d’accès à l’entrée des villes et villages, sur les artères dans les grandes villes ou sur les places publiques.

Plantation d’alignement d’Eucalyptus camaldulensis (Amani A.)	Plantation d’alignement de Neem, Tessaoua-Maradi (Photo IciNiger.com)

1. Objectifs

• Délimiter l’envergure d’une route, une piste ou place publique ; 
  
• Produire de bois de feu et / ou de service à la population ;
  
• Procurer de l’ombrage ; 
  
• Embellir l’espace ;
  
• Protéger les infrastructures contre l’ensablement.
  

2. Contexte/Conditions du milieu

Les opérations de plantation d’alignement sont pratiquées dans les agglomérations de toutes les zones climatiques. 

3. Etapes de mise en œuvre

❖  Piquetage :

Cette opération consiste à identifier et à matérialiser l’emplacement des trous. Cette matérialisation est fonction de l’envergure de l’espèce à l’âge adulte ;

❖  Trouaison :

Elle consiste à creuser manuellement les trous destinés à recevoir les jeunes plants ;

❖  Rebouchage des trous :

Opération qui consiste à remettre au fond du trou la terre de la couche supérieure renforcée avec la terre de la couche inferieure ; ceci permettra aux racines de profiter rapidement de la terre de bonne qualité. En fin de l’opération, les 5 derniers centimètres ne sont pas remplis afin de matérialiser l'emplacement des trous pour la plantation ; 

❖  Transport des plants   :

Les plants doivent être soigneusement transportés et déposés sur le site de reboisement en périodes non ensoleillées ; Les plants doivent être arrosés préalablement la veille de leur transport.

❖  Mise en terre des plants  : 

La plantation est réalisée tôt le matin ou dans l'après-midi et si possible par temps couvert. Le plant est délicatement couché à côté du trou de la plantation, et à l'aide d'un outil tranchant, on réalise au centre du trou préalablement rebouché une cuvette dont les dimensions correspondent exactement à celle du sachet plastique. Le collet du plant doit correspondre exactement au niveau du sol. On recouche ensuite le plant sur le sol et à l'aide d'une lame ou tout autre objet tranchant, on découpe le fond du pot, sur une épaisseur d'environ 2 à 4 cm. On incise ensuite le sachet plastique ainsi débarrassé de sa partie inférieure sur toute sa hauteur puis on écarte légèrement les bords du sachet. Le pot est doucement déposé dans le trou où il est maintenu droit grâce à un dépôt de terre tout autour avant d’enlever complément le sachet plastique en le tirant par le haut. Le trou est complètement rebouché en prenant soin de bien tasser la terre autour du plant tout en créant une légère dépression qui permettra de retenir l'eau à son profit.

❖  Caractéristiques techniques

-    Piquetage : 5 m x 5 m, réalisé en avril-mai 
-    Disposition : 2 lignes de part et d’autre en quinconce ou une ligne selon les cas ;
-    Ecartement entre les lignes : 5 m ;
-    Distance entre : ligne et mur de construction 2 à 3 m et de 3 à 5 m entre ligne et voie bitumée ou piste ;   
-    Densité : 400 arbres par kml pour les deux lignes ;  
-    Dimension des trous de plantation : 0,50 m x 0,50 m x 0,50 m ;
-    Rendement : 50 trous par H/J ;
-    Un gardien pour 7,5 Kml (en une ligne de part et d’autre de la voie).

Les espèces forestières utilisées dans la plantation d’alignement doivent être à croissance rapide, résistantes au vent, à port développé. 
Les espèces les plus utilisées sont : Le caïlcédrat (Khaya senegalensis), le neem (Azadirachta indica) ; le Saucissonnier (Kigelia africana), le Ficus (Ficus platyphylla), l’Eucalyptus (Eucalyptus camaldulensis), le Cassia du Siam (Cassia siamea), le dattier (Phoenix dactylifera), le rônier (Borassus aethiopum), le Manguier (Mangifera indica), etc.

Plantation d’alignement de part et d’autre nouvellement réalisée sur route bitumée - Région de Tahoua
(Photo : Dr Sani)

❖  Matériel technique

Pelle, pioche, brouette, corde de 100 m, mètre ruban, seaux, lame de rasoir, barre à mine, panier de protection individuelle des plants.

4. Mesures de gestion, d'appropriation et de pérennisation

Des tailles d’entretien sont recommandées. Elles peuvent se faire 2 à 3 ans après la plantation en fonction des espèces. Les entretiens courants peuvent porter sur les arrosages, le regarnis et le traitement sylvicole.

5. Avantages et inconvénients/contraintes

Avantages	Inconvénients/contraintes
-        Création d’ombrage ;  -        Embellissement des cités ; -        Satisfaction des besoins en bois de feu et de service ;  -        Séquestration du carbone ; -        Création de microclimat ; -        Réduction de la vitesse du vent ; -        Protection des infrastructures.	-        Exigence d’entretien pendant les premières années (2 à 3 ans) ; -        Coût élevé de protection des plantations ; -        Risque d’accident à cause de la circulation des animaux.

6. Coûts de la technique

Coût de la technique à l’hectare

Rubriques	Unité	Quantité	Prix unitaire (FCFA)	Montant (FCFA)
Main d’œuvre confection des trous de plantation	H/J	5	5 000	25 000
Kit petit materiel (pelle, pioche, corde, ruban, barre à mine, brouette, seaux, lame de rasoir, seaux, panier de protection etc.)	FF1*	1	3 500	3 500
Equipement de Protection Individuelle (EPI) : Bottes, cache-nez et gants	FF2*	1	300	300
Plants forestiers	Plant	400	100	40 000
Transport	Plant	400	30	12 000
Plantation (5 m x 5 m)	plant	400	30	12 000
Entretien et arrosage	H/an	3	120 000	360 000
Gardiennage sur 3 ans	H/an	3	20 000	60 000
Total investissement				512 800

NB:  Ces prix sont indicatifs et peuvent varier selon le contexte et le type de plant utilisé pour la plantation.
    •    1* : Ce coût est calculé sur la base qu’une équipe de 60 personnes utilise un kit matériel (pelle, pioche,                 corde, ruban, barre à mine, brouette, seaux, lame de rasoir etc.) coûtant 350000 FCFA et amorti sur 100              ha en un an ;
     •    2* : Ce coût est calculé sur la base qu’une équipe de 60 personnes utilise un EPI (gants, bottes, masques, etc.) coûtant 30000 FCFA et amorti sur 100 ha en un an.

7. Durée de vie

La durée d’une plantation en ligne dépend des espèces plantées. Elle peut aller au-delà de 50 ans.

Références bibliographiques

• Ministère de l’Environnement de la Salubrité Urbaine et du Développement Durable (ME/SU/DD), 2018. Catalogue des fiches d’actions de bonnes pratiques de gestion durable des terres et des eaux (GDTE), Projet Fleuve, Niamey Niger, 70 p.
  
• Ministère de l'environnement et de l’eau (Burkina Faso), 2001. Manuel de foresterie villageoise. Ouagadougou Burkina Faso. DFVAF / JICA. 67 p.