Marchés ruraux contrôlés de bois    

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Les marchés ruraux (MR) de bois sont des emplacements où sont installées des structures organisées agréées par l’administration des forêts pour l’exploitation du bois à des fins commerciales hors des grandes agglomérations et selon les prescriptions du Schéma Directeur d’Approvisionnement (SDA).

1. Objectifs

• Améliorer la gouvernance forestière en confiant les forêts villageoises à la population ; 
  
• Contribuer à l’amélioration des conditions de vie des populations rurales ; 
  
• Assurer une gestion rationnelle et durable des ressources forestières ; 
  
• Contribuer à une réorganisation du système de commercialisation et de distribution du bois. 
  

Site d’enstérage et de chargement de bois (gauche) et paiement de bois auprès du gestionnaire du marché rural (droite) (Projet GESFORCOM, 2011)

2. Contexte/Conditions du milieu

Les marchés ruraux sont réalisables dans les zones détentrices d’un massif forestier accessible où la population locale à la volonté et les capacités de le gérer rationnellement et efficacement.
Ils sont approvisionnés à partir d’une zone d’exploitation (forêt villageoise) délimitée de commun accord entre la structure, les populations des terroirs voisins et l’administration forestière. Il existe deux types de marché de bois : 

• Marchés ruraux dits orientés : structures approvisionnées par des zones délimitées avec fixation de « quota » pour limiter les prélèvements ; 
  
• Marchés ruraux dits contrôlés : l’approvisionnement se fait à partir de zones aménagées avec plan d’aménagement et les quotas sont également fixés par l’administration. 
  

3. Etapes de mise en œuvre

❖    Prise de contact des villages candidats avec l’administration forestière

Elle consiste à la prise de contact entre la population demandeur et l’administration forestière de la nécessité d’ouverture d’un marché rural sur leur terroir.

❖   Choix des villages pour la création du marché rural par l’administration forestière 

Elle consiste à faire un diagnostic pour la sélection des villages prioritaires pour créer un marché rural contrôlé (MRC) à travers : 

• • • • • Conduite des enquêtes (bûcheron, exploitation du bois, foncière et pastorale) pour faire un état des lieux ; 
          
        • Identification des besoins en formation des futurs membres au sein de la population ; 
          
        • Cartographie du massif forestier destiné à approvisionner le marché ; 
          
        • Réalisation d’un inventaire des ressources pour déterminer la productivité.
          

❖ Mise en place de la structure locale de gestion du marché rural (SLG) et constitution du dossier d’agrément

La structure locale de gestion comprend : Un président, un secrétaire, un gestionnaire, deux contrôleurs, un représentant des agriculteurs, un représentant des éleveurs, des bûcherons dont le nombre varie selon le marché et deux ou trois brigadiers.

La formation des responsables de la structure locale de gestion se fait sur les thèmes suivants :

• • • • • Présentation et prise en main des outils de gestion du MR (techniques de coupe, gestion financière et comptable etc.) ;
        • L’élaboration d’un plan de gestion simplifié (PGS), constitué des éléments suivants :
             -  Parcellaire du massif forestier ; 
             -  Quota d’exploitation par parcellaire ; 
             -  Règles d’exploitation du parcellaire ; 
             -  Techniques et période de coupe ; Espèces forestières à exploiter ; Dossier d’agrément pour la création du marché. 
          

❖   Officialisation de la création du MR  

C’est l’opération qui consiste à officialiser l’existence du marché rural une fois que le dossier d’agrément est instruit et approuvé par l’autorité compétente. 

❖   Fonctionnement du marché 

Le marché est géré par la structure locale de gestion élue à cet effet. L’approvisionnement en bois du marché est assuré par les bûcherons conformément à l’orientation du PGS.
La commercialisation du bois exploité est gérée par le gestionnaire du marché rural. La surveillance villageoise du massif est assurée par les brigadiers villageois et la structure locale de gestion ou le village ; 
La SLG tient des Assemblées Générales (AG) pour rendre compte de la situation des recettes et du niveau d’exploitation du parcellaire, le suivi et le contrôle forestier autour des massifs et le long des principaux axes de transport de bois sont exercés par les agents de l’administration forestière.

Photos illustrant le fonctionnement du marché rural de bois : Cépée de pied de Combretum nigricans (A), massif forestier villageois (B) et membres de la structure locale de gestion (C) (PREDAS, 2005)

❖   Caractéristiques techniques

• • • • Périmètre d’exploitation annuelle : 1 parcelle ; 
        
      • Type de coupe du bois : le furetage ;
      • Diamètre moyen d’exploitation (DME) : 6 cm pour Combretum micranthum et Guiera senegalensis et à 8 cm pour Combretum nigricans ;
      • Hauteur de coupe : inférieure ou égale à 20 cm du sol.
        

❖   Matériel technique

Hache, coupe-coupe, charrette, corde et animal de traction.

4. Mesures de gestion, d'appropriation et de pérennisation

Renforcement des capacités de la SLG : (i) formation et professionnalisation des bûcherons, (ii) apprentissage de la bonne gouvernance et de la démocratie à la base tenue des AG et des réunions (bilan de campagnes, renouvellement périodique des membres des SLG, etc.) ; 
Suivi technique et administratif des MR : (i) respect des quotas, des normes de coupes et du parcellaire (ii) bonne tenue des documents de gestion de la SLG, (iii) recouvrement et versement des taxes par la SLG, (iv) utilisation conforme du fond d'aménagement des SLG.

5. Avantages et inconvénients/contraintes

Avantages

Inconvénients/contraintes

-        Gestion participative et communautaire des forêts ; -        Source de revenu considérable à la population riveraine ;  -        Exploitation rationnelle et durable des ressources ; -        Disponibilité permanente du bois énergie ; -        Régénération des forêts.

Dégradation de la forêt si les normes d’exploitation ne sont pas respectées ; -        Difficulté pour les SLG de trouver des acquéreurs pour le bois exploité ; -        Non-respect par les SLG des directives et normes techniques ;  -        Risque de disparition du massif forestier en cas de mauvaise gestion du marché de bois.  -        Inexistence d'un dispositif efficace de suivi et de contrôle aux différents niveaux.

6. Coûts de la technique

Evaluation du temps et du coût de mise en place d’un marché rural de forme contrôlée exploitant une forêt villageoise d’environ 800 ha ainsi que les recettes générées ; quota annuel 861stères ; durée de rotation 9 ans :

Rubriques	Unité	Quantité	Nombre de jour	Coûts	Montant (FCFA)
Information/sensibilisation	H/j	4	15	40 000	2 400 000
Vérification/validation	H/j	4	5	40 000	800 000
Diagnostic	H/j	8	60	40 000	19 200 000
Restitution/validation	H/j	6	5	40 000	1 200 000
Appui à la mise en place du MRC	H/j	4	10	40 000	1 600 000
Officialisation	H/j	7	2	40 000	560 000
Hache	Unité	7		3000	21 000
Coupe-coupe	Unité	7		3 000	21 000
Charrette asine	Unité	2		60 000	120 000
Corde	Unité	2		20 000	40 000
Animal de traction (Ane)	Unité	2		50 000	100 000
Total investissement					26 062 000

NB:  Ces coûts sont indicatifs et peuvent varier selon les contextes

7. Durée de vie

Pérenne si les règles d’aménagement et de gestion sont strictement respectées.

Références bibliographiques

• Programme Régional de la Promotion des Energies Domestiques et Alternatives au sahel (PREDAS), 2005. Guide méthodologique d’aménagement forestier villageois pour la production du bois énergie. Ouagadougou Burkina Faso. 66 p. 
  
• Programme Régional de la Promotion des Energies Domestiques et Alternatives au sahel (PREDAS), 2006. Guide de création de marchés ruraux de bois. Ouagadougou Burkina Faso. 55 pages.