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  Banque alimentaire à base de Baobab
(Adansonia digitata L.)    

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La banque alimentaire à base de baobab (Adansonia digitata) est une technique agroforestière qui consiste à entretenir et à protéger une plantation de jeunes plants de baobab sur des parcelles de 5 m2 à plus, le plus souvent près des concessions où ils sont généralement associés à d’autres cultures.

Banque alimentaire à baobab (droite) (Babou et al, 2009) par semis direct.jpg

Baobabs en planche maraichère  (RECA, 2017, Torodi).png

Banque alimentaire à baobab (droite) (Babou et al, 2009) par semis direct Baobabs en planche maraichère  (RECA, 2017, Torodi)


1. Objectifs

  • Produire les feuilles fraîches de baobab de qualité en toute saison ; 
  • Augmenter les revenus des producteurs ; 
  • Contribuer à la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations. 


2. Contexte/Conditions du milieu

La technique banque alimentaire à base de baobab est utilisée en zones sahélienne et soudanienne mais peut être appliquée dans toutes zones où l’eau est disponible pour l’irrigation. 


3. Etapes de mise en œuvre

❖  Préparation des planches 
        • Labourer le terrain;
        • Confectionner des planches;
        • Incorporer au sol du compost ou du fumier bien décomposé ; 
        • Arroser la planche aménagée pendant une semaine.  
        • Prétraitement des graines : Trempage des graines dans l’eau bouillie, pendant 24 à 48 heures ou scarification manuelle (percer la graine) ;
        • Préparation du substrat ;
❖  Caractéristiques techniques
        • Planche : 10 m x 5 m soit 50 m² ;
        • Semis direct en planche : 2 à 3 graines par poquet
        • Densité des semis 15 cm X 15 cm soit 2222 plants par planche ou 40 sur 20 cm soit 625 plants /planche ;
        • Délai de germination : 4 à 18 jours après le semis ; 
        • Quantité fumure organique : 1 kg/m²
        • Utilisation d’une ombrière ; 
        • Arrosage régulier (matin et soir) :  4 litres/m²
          Récolte : la récolte peut commencer 45 jours après la plantation. Deux options de récolte :
        • Si l’on opte pour la coupe rase pour stimuler les rejets de souche, les plants sont coupés de 5 à 15 cm du sol ; Il est alors conseillé de récolter tous les bourgeons terminaux ainsi que toutes les feuilles vertes. 
        • Si l’on opte pour la récolte sur pied en épargnant les bourgeons terminaux pour permettre aux plants de poursuivre leur croissance en hauteur et les repiquer dans parcelles après 2 ans d’exploitation ; 
          Les périodes favorables à la production foliaire sont les saisons chaude et sèche ou chaude et humide (mars à octobre). Les bourgeons sont en repos végétatif durant la période sèche et froide (novembre à mi-février) malgré l’arrosage.

Banque alimentaire par semis direct en maturité - Babou et  Al  2009.png
Banque alimentaire par semis direct en maturité (gauche) et opération de récolte de feuilles de baobab (droite) (Babou et  al , 2009)

❖  Matériel technique

Pelle, pioche, râteau, binette, brouette, piquet, fil, arrosoir, fongicide, coupe-coupe.

4. Mesures de gestion, d'appropriation et de pérennisation

Arrosage régulier : Il permet une croissance rapide des plants et le développement de nouvelles feuilles. Il est                  préférable d’arroser le matin et le soir au besoin. 
- Contrôle phytosanitaire : En cas d’attaques de parasites, utiliser de préférence des biopesticides tels que les                   décoctions de graines de Azadirachta indica,
- Apport de la fumure : Pour une production continue d’une banque alimentaire de baobab, un apport régulier de              fumure organique bien décomposée ou d’engrais minéraux est nécessaire. Cette fumure doit être mélangée au sol          autour des plants ou mise dans les intervalles entre les plants. 
- Binage/désherbage : Il consiste à ameublir le sol et à enlever les mauvaises herbes une fois toutes les 2 semaines           pour éviter la concurrence.


5. Avantages et inconvénients/contraintes

Avantages

Inconvénients/contraintes

-        Production continue des feuilles de baobab ;

-        Appropriation facile de la technique ;

-        Lutte contre la pauvreté ;

-        Amélioration de l’alimentation et de la nutrition.

-        Exigence d’une source d’eau pour irrigation ;

-        Exigence d’une protection phytosanitaire.


6. Coûts de la technique

Coût de la technique sur une planche de 50 m2

Rubriques

Unité

Quantité

Prix unitaire (FCFA)

Montant (FCFA)

Main d'œuvre confection de la planche (labour) 

H/J

1

2 000

2 000

Pelle

Unité

1

5 000

5 000

Pioche

Unité

1

5 000

5 000

Râteau

Unité

1

1 500

1 500

Binette

Unité

1

1 500

1 500

Arrosoir

Unité

1

5 000

5 000

Fertilisation (fumure organique)

Kg

50

750

37 500

Désherbage 

Forfait

Forfait

Forfait

500

Semences graines (2200 graines/kg)

kg

1

20 000

20 000

Coût d’entretien

Forfait

Forfait

Forfait

10 000

Total investissement

 

 

 

88 000

NB:  Ces coûts sont indicatifs et peuvent varier selon les contextes


7. Durée de vie

La durée de vie d’une banque alimentaire à base de baobab est d’environ 5 ans et plus.


Références bibliographiques

  • NRAN/PROMOVARE, 2017. Rapport d’activités sur les techniques et technologies agroforestières dans la zone d’intervention du PDIPC/PROMOVARE. 42 p. 
  • Institut National de la recherche Agronomique du Niger (INRAN), 2019. Recueil des fiches techniques en gestion des ressources naturelles et des productions agrosylvopastorales, Projet de Mobilisation des Eaux pour le Renforcement de la Sécurité Alimentaire dans les Régions de Maradi, Tahoua et de Zinder (PMERSA-MTZ). 46 p. 
  • Ministère du Développement Agricole (MDA), 2006. Recueil des fiches techniques en gestion des ressources naturelles et de productions agro-sylvo-pastorales, Niamey, Niger, Programme d’Actions Communautaires (PAC). 270 p. 
  • Babou A. B., Nieyidouba L., Nicole D., Serigne K., 2009. Culture du baobab Adansonia digitata L. (Bombacaceae) en planche maraîchère : une méthode pour simplifier sa récolte et favoriser sa propagation au Sahel. Bois   et   forêts   des   tropiques, 299 (1). Pp 80-86.