Plantations en blocs / bois villageois 

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La plantation en blocs est une opération consistant à mettre en terre des plants provenant de pépinières sur un terrain déboisé ou improductif en espèces d’arbres désirées. 
Lorsque la plantation est effectuée dans le but de reconstituer une forêt dégradée, il s’agit de reboisement. Lorsqu’elle est effectuée en zone vierge, il s’agit de boisement ou bois villageois. 

Plantation en bloc d’Azadirachta indica dans la ceinture de Niamey	Plantation en bloc d’Acacia senegal (Photo DGDT, ME/LCD) à Ndounga (Kollo)

1. Objectifs

• Valoriser les espaces communautaires non exploités ou improductifs ;
  
• Produire du bois et produits forestiers non ligneux ;
  
• Protéger le sol contre l’érosion ;
  
• Lutter contre l’érosion de la biodiversité ;
  
• Créer un jardin botanique ou arboretum.
  

2. Contexte/Conditions du milieu

Les plantations en blocs constituent une pratique qui s’adapte à tous les types de climat et de sols. Le choix des espèces adaptées est déterminant et est fonction de la nature du terrain et des objectifs visés. Les plantations en blocs sont généralement effectuées sur des terres marginales impropres à l’agriculture.

3. Etapes de mise en œuvre

❖  Production des plants  :

Choisir les plants des espèces qui doivent être élevés en pépinière pendant au moins 3 mois avant d’être transplantés. Il est souhaitable que les espèces soient à croissance rapide, très rustiques, résistantes au déracinement et avoir une forte capacité à rejeter ; selon le cas et l’objectif visé

❖  Choix et délimitation du site  :

Clarifier le statut (attestation de donation, de vente de prêt etc.) du site ainsi que ses limites s’il s’agit d’une plantation communautaire ;

❖  Clôture du site et nettoyage   :

Débroussailler le site délimité ; 

❖  Piquetage et trouaison   :

Le piquetage est une opération qui consiste à identifier et à matérialiser l’emplacement des trous de plantation. Les écartements entre les piquets varient en fonction des espèces. La trouaison est faite par la suite pour accueillir les jeunes plants.

❖  Transport des plants   :

Déposer soigneusement les plants préalablement arrosés sur le site de reboisement en des périodes non ensoleillées (matinée ou le soir) de la journée ;

❖  Plantation  :  Elle consiste à mettre en terre les plants

Son mode opératoire consiste à : (i) surcreuser le fond du trou de plantation ; (ii) couper la partie inférieure du pot à l’aide d’un couteau ou à la main à environ 1 cm du fond ; (iii) pratiquer une incision sur le côté extérieur ; (iv) insérer le pot sans retirer le plastique ; (v) mettre un peu de terre puis retirer le plastique ; (vi) mettre encore de la terre puis tasser fermement et (vii) faire une petite excavation pour permettre la collecte de l’eau. La période propice de plantation est la saison des pluies (juillet-Août) ou après un cumul de 100 mm de pluie.

❖  Caractéristiques techniques

-    Ecartements entre les plants : 3 x 3 m à 10 m x 10 m 
-    Dimensions des trous : 40 cm x 40 cm x 40 cm à 60 cm x 60 cm x 60 cm ; 
-    Densité des plants : 1111 à 100 plants/ha si l’écartement varie de 3 m x 3 m à 10 m x10 m. 
-    Rendement : 50 trous par H/J.

Illustration de la disposition des plants (Dr Sani Mamadou A.G.) 

Plantation d’un bois villageois sur sol dunaire dénudé de Tabalak (Photo : Studio Kalangou)

❖  Matériel technique

Pelle, pioche, brouette, lame de rasoir, barre à mine et corde de 100 m, seaux.

4. Mesures de gestion, d'appropriation et de pérennisation

-    Entretiens de la plantation : désherbage, taille, tuteurage, regarnis à dès la première année et sur toute la période             de gardiennage, entretien de la clôture ;
-    Gardiennage/Mise en défens du site traité durant 3 ans ;
-    Mise en place d’un comité (COGES) du site ; 
-    Elaboration d’un plan d’aménagement du site planté (PAGSR) ; 
-    Signature d’une convention locale entre le ministère en charge de l’environnement d’une part et l’exploitant ou le  g        roupe d’exploitants du site, le conseil communal et le Projets ou ONG d’autre part.

Plantation en bloc de palmiers rôniers autour de la mare de Dogon Doutchi (Photo : Dr Sani M.A.G.)

5. Avantages et inconvénients/contraintes

Avantages	Inconvénients/contraintes
-        Augmentation du revenu issu de la production des produits forestiers ; -        Augmentation de la disponibilité en bois ; -        Lutte contre l’érosion des sols ;  -        Réduction de la pression sur les formations naturelles ; -        Séquestration du carbone ; -        Production d’ombrage pour la communauté ; -        Remise en production de terres peu productives. -	-        Inconvénients -        Exigence d’entretiens pendant les trois premières années ; -        Investissement non rentable à court terme ; -        Coût de protection des plantations élevé Contraintes -        Divagation des animaux ; -        Faible disponibilité des terres.

6. Coûts de la technique

Coût de la technique à l’hectare

Rubriques	Unité	Quantité	Prix unitaire (FCFA)	Montant (FCFA)
Kit petit materiel (pelle, pioche, corde, ruban, barre à mine, brouette, seaux, lame de rasoir, seaux etc.)	FF1*	1	3 500	3 500
Equipement de Protection Individuelle (EPI) : Bottes, cache-nez et gants	FF2*	1	300	300
Main d’œuvre confection des trous de plantation	H/J	23	2 500	115 000
Production /Achat des plants forestiers	Plant	1111	100	111 100
Transport	Plant	1111	30	33 330
Plantation (3 m x 3 m)	Plant	1111	30	33 330
Encadrement	H/j	1	7 000	7 000
Gardiennage sur 3 ans	H/an	3	20 000	60 000
Total investissement				363 560

NB:  Ces prix sont indicatifs et peuvent varier selon les contextes
    •    1* : Ce coût est calculé sur la base qu’une équipe de 60 personnes utilise un kit matériel (pelle, pioche,                 corde, ruban, barre à mine, brouette, seaux, lame de rasoir etc.) coûtant 350000 FCFA et amorti sur 100              ha en un an ;
     •    2* : Ce coût est calculé sur la base qu’une équipe de 60 personnes utilise un EPI (gants, bottes, masques, etc.) coûtant 30000 FCFA et amorti sur 100 ha en un an.

7. Durée de vie

La durée d’une plantation en blocs dépend des espèces plantées. Elle peut aller au-delà de 40 ans.

Références bibliographiques

• Office National des Forêts (ONF), 2007. Fiches techniques des travaux forestiers ; 4 p.
• La Société Japonaise des Ressources Vertes (JGRC), 2001, Guide technique du boisement, une arboriculture au service de la vie des habitants, vol.8, 48 p. 
  
• Ministère du Développement Agricole (MDA), 2006. Recueil des fiches techniques en gestion des ressources naturelles et de productions agro-sylvo-pastorales, Niamey, Niger, Programme d’Actions Communautaires (PAC). 270 p.  
  
• Ministère de l’Hydraulique et de l’Environnement direction (MHE), 2011. Rapport final de l’étude d’Elaboration du guide du reboiseur, Niamey Niger, 70 p.