Surcreusement de mare
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La mare est une étendue d’eau stagnante peu profonde. Elle est généralement temporaire ou semi-permanente. Le tarissement rapide de ces points d’eau reste une contrainte pour la pratique des cultures, l’abreuvement du bétail et les besoins domestiques. Pour satisfaire ces besoins, on fait souvent recours au surcreusement de leur fond pour augmenter le volume de l’eau et prolonger leur durée de vie.
Travaux manuels de surcreusement de mare. Cercle de Nioro du Sahel, au Mali (Photo : Yaya Bouaré)
1. Objectifs
Les objectifs sont :
- Augmenter la disponibilité en eau de surface;
- Améliorer les rendements des productions agropastorales ;
- Satisfaire les besoins domestiques et du bétail en eau.
2. Contexte/Conditions du milieu
Le surcreusement de mare est à prévoir dans l’ensemble des parties nord sahélienne et sahélienne (pluviométrie annuelle de 200 à 600 mm) surtout en réponse aux difficultés d’abreuvement du cheptel ou d’accès à l’eau d’irrigation.
3. Etapes de mise en œuvre
❖ Caractéristiques techniques :
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- Longueur : égale à la longueur de la mare ensablée ou envasée ;
- Largeur : égale à la largeur de la mare ensablée ou envasée ;
- Profondeur : doit être inférieure ou égale à 2/3 de la couche imperméable après le sondage ;
- Talus généralement 1/2,5 ou plus pour permettre l’accès au fond de la mare ;
- Hauteur du bourrelet ou diguette de protection : fonction du volume recherché.
- Longueur : égale à la longueur de la mare ensablée ou envasée ;
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❖ Reconnaissance du site :
Les principaux éléments d’investigation portent sur :
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- La vocation de la mare : pastorale, cultures maraîchères, domestique, confection de briques, etc.;
- Type de mare (endoréique, dépression de vallée, chapelet de mares, etc.) et modalité de remplissage (entrées d’eau) et de vidange (exutoire) de la mare ;
- Niveau maximum atteint par les eaux ;
- L’épaisseur de la couche imperméable du fond de la mare ;
- La durée en eau de la mare.
- La vocation de la mare : pastorale, cultures maraîchères, domestique, confection de briques, etc.;
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❖ Prospection géotechnique :
Elle consiste à réaliser la reconnaissance visuelle des couches de sol du fond de la mare.
Elle est réalisée à l’aide de puits existants ou creusés par les éleveurs pour capter la nappe phréatique en période sèche, complétés éventuellement avec de sondages à la tarière et des fosses pédologiques afin de distinguer les différentes couches de matériaux rencontrés. Les puisards, fosses et sondages doivent être effectués dans le lit (noyau central) de la mare avec une bonne densité pour couvrir la zone d’intérêt.
La profondeur de surcreusement ne doit pas excéder les 2/3 de l’épaisseur de la couche imperméable du fond de la mare.
❖ Travaux de surcreusement proprement dit
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- Creusement du fond de la mare
- Creuser une fosse très évasée dont le fond plat correspond à la profondeur à creuser ;
- Décaper la couche de terre végétale et la déposer en tas sur le bord ;
- Creuser jusqu’à la profondeur requise en repoussant la terre remuée vers le côté aval pour servir à construire la digue de protection ;
- Profiler les bords de la mare de manière appropriée pour permettre au bétail l’accès à l’eau;
- Paver de pierres la rampe d’accès pour le bétail (à défaut faire une pente plus faible) ;
- Compacter le fond de la mare à la fin des travaux de surcreusement pour limiter l’infiltration;
- Rendement journalier : 1m3/H/J.
- Creuser une fosse très évasée dont le fond plat correspond à la profondeur à creuser ;
- Construction de la digue de protection
La digue de protection permet de stocker à l’aval les déblais de la mare et de protéger cette partie contre l’action des animaux :-
- La terre sortie du fond de la mare est érigée en bourrelet ceinturant le côté aval de la mare et recoupant l’exutoire ; Si des moellons sont disponibles, constituer un noyau en perrés secs pour recouvrir les déblais.
- La hauteur de la diguette est fonction du volume d’eau recherché
- Sa longueur correspond à celle de la partie à protéger et son épaisseur fonction de l’importance des matériaux extraits de la fosse.
- La terre sortie du fond de la mare est érigée en bourrelet ceinturant le côté aval de la mare et recoupant l’exutoire ; Si des moellons sont disponibles, constituer un noyau en perrés secs pour recouvrir les déblais.
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- Creusement du fond de la mare
- Noyau de pierres dans la digue de protection (Photo Ambouta K.J.M.)
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- Stabilisation de la digue de protection
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La terre végétalisée est épandue en une couche continue sur la surface de la digue pour favoriser l’installation et le développement de la végétation pour stabiliser la digue.
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La digue est ensemencée d’herbacées (cypéracées) et plantée après la première pluie (Acacia seyal, A. nilotica, Ziziphus mauritiana, etc.).
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- Stabilisation de la digue de protection
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Plan type d’aménagement des mares (CILSS,1989)-
- Construction des diguettes en amont et en aval de la mare
A l’amont et à l’aval de la mare, une diguette en pierres sèches ou en gabions est installée en travers du chenal d’entrée et de sortie :-
- La diguette à l’amont, totalement filtrante, amène l’eau à déposer sa charge, d’où la limitation de l’ensablement de la mare et le maintien de sa capacité de stockage ;
- La diguette en aval, en travers de l’exutoire, en continuité avec la digue de protection, régule la sortie de l’eau de la mare ; aussi, elle doit renfermer un noyau argileux imperméable jusqu’à la cote du terrain naturel (diguette semi-perméable).
- La diguette à l’amont, totalement filtrante, amène l’eau à déposer sa charge, d’où la limitation de l’ensablement de la mare et le maintien de sa capacité de stockage ;
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- Construction des diguettes en amont et en aval de la mare
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Levé topographique au niveau de la mare de Sabarabangou (Photo : ONG ATPF-Niger) | Sondage de la mare de Sabarabangou (Photo : ONG ATPF-Niger) |
Vue du surcreusement de la mare de Sabarabangou (Photo : ONG ATPF-Niger) | Mobilisation de la pierre pour confection de la digue de protection de la mare surcreusée (Photo : ONG ATPF-Niger) |
Confection de la digue de protection de la mare surcreusée (Photo : ONG ATPF-Niger) | Comportement de la mare de Sabarabangou, une saison de pluies après les travaux (Photo : ONG ATPF-Niger) |
4. Mesures de gestion, d'appropriation et de pérennisation
L’approche participative doit être promue avec un diagnostic et une planification conduite avec les communautés, les services techniques et les autres acteurs pour identifier les problèmes, les besoins, et les priorités spécifiques communautaires avec les aspects du genre et de l’environnement et trouver les solutions adaptées. Pour assurer la pérennité de la mare, les entretiens réguliers doivent être assurés en particulier la remise en place des portions de digues effondrées, le colmatage des brèches et le renforcement de la végétation de protection des digues. La mise en place d’un comité villageois et son équipement constituera un facteur important dans la pérennisation de l’ouvrage.
5. Avantages et inconvénients/contraintes
Avantages |
Inconvénients/contraintes |
- Augmentation de la disponibilité en eau de surface; - Abreuvement du bétail pour une certaine période - Satisfaction des besoins domestiques et le développement d’activités agricoles et socioéconomiques et la pisciculture. |
- Risque élevé de pollution ; - Développement de vecteurs de maladie (comme le paludisme); - Maladies hydriques (ver de guinée, bilharziose, etc.) ; - Risque des noyades. |
6. Coûts de la technique
Coût du m3 réalisé
Investissement |
Unité |
Quantité |
Prix unitaire |
Coût total (FCFA) |
Evacuation des déblais |
M3 |
1 |
3 000 |
3 000 |
EPI (gants, casques, bottes, etc.) |
U |
ff |
12 500 |
12 500 |
Matériels (barre à mine, pioche, marteau, brouettes, etc.) |
U |
ff |
2 500 |
2 500 |
Encadrement technique |
U |
ff |
3 000 |
3 000 |
Maitrise d'œuvre locale (population) |
hj |
15 |
1 500 |
22 500 |
Total investissement |
|
|
43 500 |
|
Coût du m3 mis réalisé |
|
|
43 500 |
7. Durée de vie
La durée de vie peut atteindre 7 à 10 ans si des diguettes filtrantes ont été disposées à l’entrée de la mare, au cas contraire elle n’excède pas 2 ans.
Références bibliographiques
- AMBOUTA Karimou J.M., 2016. Formation sur la création d’actifs productifs : Technique de Surcreusement de mares. 27 pages.
- Netherlands Water Partnership, Aqua for All, Agromisa et al, 2007. Smart Water harvesting Solutions3, 65 pages.