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  Exhaure de l’eau à l’aide d’une Motopompe à gaz butane 

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C’est un dispositif d’activation de la motopompe à l’aide du gaz butane en lieu et place de l’essence classique contribuant ainsi à diminuer les charges d’exploitation.

Un groupe motopompe à usage à gaz.png
Un groupe motopompe à usage à gaz


1. Objectifs

  • Faciliter l’exhaure de l’eau pour l’irrigation par l’utilisation du gaz butane, à la place de l’essence. 
  • Diminuer considérablement le coût d’exhaure de l’eau.


2. Contexte/Conditions du milieu

La technique peut être utilisée dans tous les milieux où l’irrigation nécessite l’emploi de la motopompe comme moyen d’exhaure. C’est une technique innovante qui s’adapte au savoir-faire local dont le coût est à la portée des irrigants, toutefois un renforcement de leur capacité pour l’utilisation du gaz à l’allumage du moteur est indispensable pour éviter le risque d’explosion et d’incendie mortel. Cette technique prend de l’ampleur au vu des avantages économiques qu’elle procure aux irrigants.


3. Etapes de mise en œuvre

❖  Caractéristiques techniques pour des zones à sol consolidé :

Les caractéristiques techniques de ces motopompes sont identiques aux caractéristiques des motopompes fonctionnant avec de l’essence. La différence réside seulement au niveau du carburateur qui est modifié pour s’adapter au gaz butane.

Eléments d’une motopompe.png
Eléments d’une motopompe

❖  Installation et principe de mise en marche :

Avant l’installation, le carburateur de la motopompe est modifié par les réparateurs de motopompe ou remplacé par un carburateur prémodifié (par d’autres réparateurs). Pour modifier le carburateur, un trou est fait au niveau du carburateur. 

On insère un tuyau en fer collé avec de la colle de telle sorte qu’il n’y ait pas de fuite de gaz. Ce tuyau est joint à un autre qui conduit jusqu’à la bouteille de gaz ;

Un tuyau en fer est placé au niveau du carburateur à l’aide d’une colle ;
Tuyaux en caoutchouc (flèche bleu) reliant le carburateur de la motopompe à la bouteille de gaz et au bouton de réglage.

Les étapes d’adaptation d’une motopompe sont les suivantes :

Les étapes d’adaptation d’une motopompe.pngMotopompe à gaz butane.pngMotopompe à gaz butane

Après la modification, la motopompe est démarrée avec un peu d’essence. Ensuite on ferme le robinet d’essence puis on ouvre celui du gaz avant que le moteur ne s’arrête. Par itération, le régime du moteur est stabilisé par le bouton de réglage du flux du gaz.


4. Mesures de gestion, d'appropriation et de pérennisation   

Pour prévenir les risques, quelques mesures de sécurité doivent être prises. On peut citer :     

  • Avoir toujours un équipement (extincteur à gaz ou à défaut un sac en jute et de l’eau à coté) pour prévenir les cas d’inflammation ; 
  • Déposer la bouteille de gaz au dehors du contre-puits et à l’ombre en utilisant un tuyau de conduit suffisamment long pour relier la bouteille et la motopompe ; 
  • Maintenir toujours le réservoir vide et verser chaque fois un peu de carburant (essence) pour démarrer la motopompe et après couper l’alimentation de l’essence pour régler le flux de gaz ; 
  • Eviter de fumer ou approcher du feu à côté du dispositif (surtout au démarrage de la motopompe). 
  • Disposer d’une source d’approvisionnement en gaz des producteurs ;
  • Assurer un entretien régulier.


5. Avantages et inconvénients/contraintes

Avantages

Inconvénients/contraintes

-        Réduction du coût d’irrigation par rapport à l’essence ;

-        Moins pénible que l’utilisation de l’essence car ne nécessitant pas de descendre dans le contre-puits toutes les trois heures pour remplir le réservoir dont la capacité est de 2,5 litres.

-        Coût relativement élevé du dispositif de démarrage ;

-        Difficultés à maîtriser le réglage du flux de gaz ;

-        Besoin fréquent en gaz

-        Risque d’inflammation en cas de fuite.


6. Coûts de la technique

Comparaison de l’utilisation du gaz et de l’essence pour un tour d’irrigation d’une parcelle de 3000 m2 (selon Maoua Akouna):

Combustible

Superficie irriguée (m²)

Quantité

Coût

Différence (marge gagnée)

Essence

3.000

33 litres

19 800 F.CFA

 

14 300 F.CFA



Gaz

3.000

Bouteille de 12 kg

5 500 F.CFA

Source : CRA/Agadez

L’analyse de ce tableau montre que ce producteur gagne 14.300 F.CFA par tour d’irrigation sur sa parcelle de 3000 m² en irrigant avec du gaz. Ce qui fait un gain de 47 700 F.CFA à l’hectare avec l’utilisation du gaz par rapport à l’essence.


7. Durée de vie

La durabilité de cette technique dépend de l’entretien régulier de la motopompe et des accessoires y afférant malgré qu’elle demeure encore non éprouvée.


Références bibliographiques

  • Chambre Régionale d’Agriculture d’Agadez, Djibo Moussa Issiakou, Ali Madou 2018, 3 pages
  • Adjia, Ibrahim Sidi Ouattara / Conseillers Agricoles. Utilisation du gaz butane pour l’irrigation dans la Région d’Agadez 2018, 3 pages ;
  • Pierre-Emile Van Laere, 2003. Memento de l’Irrigation. Collection « Manuels techniques ». 15 pages
  • PromAP-GIZ, Comment adapter une motopompe pour l’alimenter au gaz butane, 2018.