Ouvrage de franchissement    

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C’est un ouvrage qui permet de franchir un obstacle (l’eau le plus souvent) afin de passer d’un point à un autre sans avoir besoin de contourner l’obstacle en question (Dalot ou passage busé).

Ces ouvrages laissent sous leur tablier un passage suffisant pour permettre l'écoulement d'un certain débit.

Passage busé sur route latéritique dans le département de Gaya (Photo : Hubert H.)

Un Dalot de franchissement sur le canal principal de l’AHA de Daiberi - Tillabéri

Vue aérienne d’un ouvrage de franchissement sur le koris Telwa – Agadez / Source : SahelDimanche 

1. Objectifs

• Permettre le passage de l’eau en travers d’un cours d’eau ou d’un kori ;
  
• Permettre le passage des usagers en travers d’un cours d’eau ou d’un kori ;
  
  

2. Contexte/Conditions du milieu

Les passages busés et dalots sont implantés à travers des cours d’eau dans un secteur de recoupement par la route. 
Cet ouvrage est surtout employé dans des contextes de débit relativement faible mais non négligeable pendant une bonne partie de temps, et un débit très élevé, ou de forte crue pendant une courte période. Cet ouvrage exige des fondations excellentes et un site peu affouillable.

3. Etapes de mise en œuvre

❖  Caractéristiques techniques pour des zones à sol consolidé :

Un passage busé comprend :

• • • • Des buses circulaires ou rectangulaires en tôle ou en béton de 0,20 à 1,00 m de hauteur profondément ancrées dans le lit du cours d’eau dont la crête horizontale s’étire d’une berge à l’autre de la vallée, et disposées dans le sens du courant d’eau ;
        
      • La longueur du tablier ou des dalots est égale à la largeur de la piste à traverser ;
        
      • Un encastrement sous un remblai de piste ou de digue afin de faciliter le passage ;
      • Les butées qui peuvent atteindre un (1) m de hauteur ;
        
      • Un perré maçonné de protection des talus ;
        
      • Des gabions en aval comme en amont des écoulements et les enrochements en aval.
        

❖  Les étapes sont :

• • • • Choix du lieu d’implantation : Le lit du cours d’eau doit rétrécis et rectiligne ;
        
      • Le dimensionnement :
        
      • Exécution des fouilles ;
        
      • La mise en œuvre de l’ouvrage (Coffrage, ferraillage, coulage du béton etc.) :
        
      • Réalisation des corps de l’ouvrage dans la trajectoire d’une piste ou d’une route ;
        
      • L’ouvrage doit être sur une section rectiligne du cours d’eau ;
        

❖  Normes techniques :

Buses circulaires
•    Diamètre compris entre : 200 à 800 mm ; 
•    Généralement en béton armé ou en tôle ; 
•    La longueur dépend de la largeur de la piste de traversée 
•    L’entrée comme la sortie d’eau sont protégées par du perré maçonné.

Dalots rectangulaires
•    Hauteur : variable
•    largeur : 50 à 75 cm ; 
•    en béton armé ; 
•    La longueur dépend de la largeur de la piste de traversée ;
•    L’entrée comme la sortie d’eau sont protégées par du perré maçonné.

NB : les dimensions des ouvrages dépendent de l’importance et du débit du cours d’eau.

Pour la description des étapes de mise en œuvre le choix est porté sur le dalot.
•    L’identification du site :
•    Le dimensionnement :
•    L’implantation de l’axe :
•    La réalisation des fouilles :
•    La mise en œuvre de l’ouvrage (Coffrage, ferraillage, coulage du béton etc.).

Vue de dessus de la conception d’un dalot. (Source : www.4geniecivil.com)

4. Mesures de gestion, d'appropriation et de pérennisation   

-    Suivi régulier du fonctionnement de l’ouvrage après chaque grosse pluie ;
-    Correction des éventuelles parties endommagées ;
-    Enlèvement des branchages et débouchages après les pluies. ;
-    Pour une utilisation durable de cet ouvrage, il doit être protégé à l'amont mais surtout à l'aval contre l'érosion régressive par un dispositif de tapis de gabions semelle et d'enrochement renforcé.

5. Avantages et inconvénients/contraintes

Avantages	Inconvénients/contraintes
-        Assurer le passage des eaux sous la chaussée ; -        Facilite le trafic pendant une bonne partie de l’année ; -        Moins coûteux que les ponts. -        Ne nécessite pas de gros entretiens	-        Coût très élevé dans le cas des radiers en béton armé ; -        Exigence en expertise technique.

6. Coûts de la technique

Le coût est généralement fonction de la nature du passage, du dimensionnement de l’ouvrage, de la quantité d’eau au passage du cours ou à évacuer. Le coût de l’ouvrage peut varier entre 2 000 000 à 12 000 000 FCFA. La main d’œuvre peut varier entre une à deux ou trois équipes de maçons par ouvrages.

Coût moyen d’un (1) m3 d’ouvrage de franchissement en béton

Désignation	Unité	Montant au m3
Fouilles pour ouvrage en terrain meuble	m3	4 200
Fouille pour ouvrage en terrain rocheux	m3	21 000
Béton de propreté dosé à 150 kg/m3	m3	80 000
Béton cyclopéen dosé à 250 kg/m3	m3	115 500
Béton dosé à 300 kg/m3	m3	157 500
Béton dosé à 350 kg/m3	m3	187 500
Remblai ordinaire	m3	6 300
Acier haute adhérence (HA)	kg	1 050
Perrés maçonnés	m2	23 100
Gabionnage	m3	40 500
Enrochement	m3	29 400
Fourniture et pose buse métallique diam. 100	ml	157 500
Repose buse métallique de diamètre 100 cm	ml	25 000
Nettoyage et désensablement des ouvrages existants	m3	4 200
Géotextile en sac de jute	m2	1 500
Coût total environ du m3		850 000

(Source : MAG/ 2013) 

7. Durée de vie

Bien entretenu, un ouvrage de franchissement peut durer entre 10 et 15 ans.

Références bibliographiques

• Ministère du Développement Rural du Mali, 2015. Recueil National des Normes et Spécifications Techniques : 107 fiches techniques ;
  
• MAG/ 2013. Bordereaux des prix unitaires des principaux investissements réalisés par les projets FIDA au Niger - capitalisation, Volume 1, 119 pages