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  Puits maraicher bétonné    

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Le puits est un grand trou, généralement circulaire et doté de parois pratiqué dans le sol pour atteindre la nappe souterraine.
On distingue différents types de puits : 
  • Le puits maçonné : après fonçage ou au fur et à mesure du fonçage, les parois du puits reçoivent un mortier de ciment, soit directement, soit après avoir été consolidées par une couche de pierres ;
  • Le puits maraicher en tôle dont les parois sont constituées de feuilles de Tôle en acier (cas rare) ; 
  • Le puits maraîcher bétonné monolithique (type GR) qui est réalisé par havage (technique consistant à mettre en place la colonne de buses du cuvelage avant d’avoir procédé à la fouille). Il est réalisé sur des sites où le sol est mouvant ou non consolidé ;
  • Le puits maraîcher bétonné double colonne (ou bicolonne) qui est plus fréquent et généralement plus productif ;
  • Les Puits villageois Type OFEDES sont des puits bétonnés double colonne dont la première colonne est constituée des buses de cuvelage de diamètre 180 cm et la deuxième des buses de captage de diamètre 140 cm.
Dans cette fiche, toutes les références porteront sur le puits maraicher double colonne (bicolonne).

Puits maraîchers bétonnés (bicolonne) de Djoga - Torodi.png
Puits maraîchers bétonnés (bicolonne) de Djoga - Torodi


1. Objectifs

Accéder à l’eau souterraine de qualité pour la production des cultures irriguées.

    2. Contexte/Conditions du milieu

    Le puits maraîcher bétonné est destiné à l'irrigation des cultures. Il est ouvert et équipé souvent d’une motopompe ou de puisettes comme moyen d’exhaure. Des puisettes peuvent aussi être utilisées comme moyen d’exhaure. C’est un ouvrage qui permet d’irriguer des grands jardins qui produisent fruits et légumes, épices et céréales. Le puits maraîcher est généralement placé à l’intérieur du jardin dans un endroit géologiquement favorable permettant de dominer les superficies à irriguer.


    3. Etapes de mise en œuvre

    ❖  Caractéristiques techniques pour des zones à sol consolidé :
        • Margelle de hauteur 1 m et de diamètre 160 cm avec une épaisseur de 20 à 40 cm
        • Ancrage de surface avec une épaisseur de 10 cm ;
        • Cuvelage de profondeur jusqu’au toit de la nappe, de diamètre 140 à 180 cm et d’épaisseur 10 cm ;
        • Captage de profondeur 3 à 5 m avec des buses de diamètre 100 à 140 cm et d’épaisseur 10 cm ;
        • Trousse coupante de hauteur 50 cm et diamètre 100 à 140 cm ;
        • Dalle de fonds de diamètre 100 à 140 cm et d’épaisseur 20 cm ;

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    ❖  Implantation
          • Choix de l’emplacement adéquat ;
    ❖  Exécution des travaux :

    L’exécution comprend cinq phases :

    ◼︎  Phase de construction de la margelle ;

    ◼︎  Phase de cuvelage
         Pour une profondeur moyenne de 10 m, cette phase peut durer 12 jours dont 3 jours pour la margelle et l’ancrage de surface et 9 jours pour le cuvelage proprement dit.

                • Le ferraillage 
                  •   On délimite l’envergure de l’ancrage de surface et l’on creuse sur 20 cm ;
                  •   On creuse ensuite le sol sur une profondeur de 1,00 m en diamètre 1,60 m ;
                  •   Le puisatier réalise le ferraillage de la margelle et de l’ancrage de surface ; 
                  •   Il place alors le ferraillage.

                • Le cuvelage 
                  •    Une fois le ferraillage mis en place, le puisatier pose ensuite le moule                    métallique circulaire dit moule de cuvelage et coule le béton. Le lendemain          le béton coulé sur 1 m aura séché et le puisatier n’aura plus qu’à répéter              l’opération c'est-à-dire : creuser 1 m, mettre en place le ferraillage ; 
                  •    Faire glisser le moule vers le bas pour couvrir l’espace creusé et couler le            béton et ainsi de suite. 

                • L’ancrage intermédiaire et ou de base 
                  •    Le principe voudrait que tous les dix (10) mètres, un ancrage dit ancrage              intermédiaire soit réalisé pour stabiliser la colonne ; 
                  •    Pour les puits maraîchers l’ancrage est généralement unique et réalisé en fin de cuvelage ; On peut descendre ainsi, aussi profond qu’il le faut, à l’aide de la pioche et de la barre à mine. C’est le travail des villageois qui se relaient par équipes dans le cadre d’une approche participative, ou des manœuvres pour les travaux à l’entreprise. Les acteurs principaux peuvent être 5 exploitants par site qui apprennent en même temps la technique de fonçage. Pour bien maîtriser la technique, ils doivent se relayer sous la direction du maître puisatier.
                  Celui-ci tout en se réservant l’essentiel doit s’assurer que les stagiaires maîtrisent chaque phase notamment :
                    • La coupe du fer à béton et la réalisation du ferraillage ;
                    • La mise en place du ferraillage ; 
                    • L’ajustement du moule ;
                    • La vérification de la verticalité des parois ; 
                    • Le coulage du béton ; 
                    • Le vibrage pour s’assurer que chaque béton coulé est uniforme à l’intérieur du moule. La principale qualité d’un bon cuvelage étant le caractère parfait de sa verticalité.

    ◼︎   Phase de construction du captage
           La phase de mise en eau au cours de laquelle on fait descendre une deuxième colonne dite colonne de captage de diamètre 1,00 m à l’intérieur du cuvelage, colonne qu’on va enfoncer au sein même de la nappe phréatique pour constituer la réserve d’eau du puits.

    ◼︎  Phase Développement et test de débit
         Cette opération, a pour but d’éliminer les éléments fins autour de la colonne de captage et d’améliorer la productivité du puits.

    ◼︎  Phase d’analyse de l’eau
         A la fin de l’essai du pompage, un échantillon d’eau claire sera prélevé pour l’analyse des paramètres physico-chimiques dans un laboratoire agréé.


    4. Mesures de gestion, d'appropriation et de pérennisation   

    Pour la durabilité de l’ouvrage les mesures et conduites suivantes sont à prendre :

    • Eviter de déposer directement la motopompe au pied du puits sans aucun support pouvant dissiper les vibrations, on peut utiliser un pneu usagé par exemple ; 
    • Eviter l’utilisation de puisette métallique pouvant désagréger les parois du puits ; 
    • Eviter la stagnation d’eau autour du point d’eau ;
    • La constitution d’un fonds de maintenance ;
    • La mise en place d’un comité de gestion du point d’eau dans le cas d’un puits maraicher utilisé par plusieurs producteurs.

    5. Avantages et inconvénients/contraintes

    Avantages

    Inconvénients/contraintes

    -        La disponibilité en eau assurée ;

    -        Risque d’effondrement limité ;

    -        Qualité de l’eau préservée par rapport à l’eau de surface;

    -        L’environnement est préservé : pas de coupe de bois pour soutenir les parois des puits ;

    -        Les superficies cultivées ont augmenté ;

    -        Les revenus des familles bénéficiaires améliorés.

    -        Risque de contamination due à l’arrivée massive de sable ou d’argile dans le puits ;

    -        Un affaissement du puits lié à la stagnation d’eau autour du puits ou un glissement de terrain.


    6. Coûts de la technique

    Coût moyen de réalisation d’un puits maraîcher bétonné
    (diamètre : 1,80 m ; profondeur de cuvelage : 18 m et de captage : 5 m)

    Désignation

    Montant

    1

    Frais de tâcheron

    350 000

    2

    Les matériaux

    470 000

     

    ü  Sable

    70 000

     

    ü  gravier

    100 000

     

    ü  eau

    25 000

     

    ü  fer

    225 000

    4

    Lot de petit matériel

    75 000

     

    Total

    845 000

    Source : MAG/ Bordereaux des prix unitaires des principaux investissements réalisés par les projets FIDA au Niger - capitalisation, 2013, Volume 1, 119 pages.

    Le coût du mètre linéaire du puits réalisé par l’entreprise est de 36 750 F CFA.


    7. Durée de vie

    Un puits maraicher peut avoir une durée de vie de d’au moins 20 ans.

    Références bibliographiques

    • Projet Keïta, Projet Basse Vallée de la Tarka, CARE-SALAMA (Bouza), SAP/GC (Zinder) 2001 84 pages.
    • GIZ, 2012. Bonnes pratiques de conservation des eaux et des sols. 59 pages.
    • Programme d’Actions Communautaires, 2006. Recueil des fiches techniques en gestion des ressources naturelles et des productions agro-sylvo-pastorales. 270
    • Benoît Delait et Michaela Pasto, 1997. Manuel CES_DRS CILSS. 174 pages 
    • MAG, 2013. Bordereaux des prix unitaires des principaux investissements réalisés par les projets FIDA au Niger - capitalisation, Volume 1, 119 pages.